Après le télétravail, c’est la semaine de 4 jours qui a le vent en poupe. En ce 21 février, elle est qualifiée de réel « succès » en Angleterre après un test réalisé par plus de 60 entreprises et 3.000 salariés. Ce mode de fonctionnement a déjà été mis en place par d’autres pays européens comme l’Espagne ou l’Angleterre mais la France reste dubitative. La semaine de 4 jours ne fait pas l’unanimité. A-t-elle vocation à se réaliser en France ? Sous quel aspect ? Quels sont les avantages et inconvénients ? On en parle !
La semaine de 4 jours, comment ça marche ?
Le concept est simple : travailler 4 jours par semaine au lieu de 5 sans voir de retrait sur son salaire. Les salariés bénéficient alors d’un jour de libre supplémentaire dans leur semaine.
Concernant le taux horaire, chaque entreprise peut fonctionner différemment, par exemple soit :
- Réduire le nombre d’heures de travail,
- Augmenter la durée de travail quotidienne pour ne pas réduire la durée de travail hebdomadaire.
En vérité, ce sujet est récurrent car déjà en 1993, le patron de Danone, Antoine Ribaud estimait que la réduction de temps de travail favoriserait le recrutement. En effet, celle-ci présente des avantages des deux côtés : pour les salariés certes mais aussi pour votre entreprise.
Les avantages
À l’heure actuelle, notre vision du travail s’est profondément métamorphosée. Le travail n’est plus le centre de nos vies et n’est plus facteur unique de réussite ou d’épanouissement.
Plusieurs acteurs influents sont en faveur de cette réduction de semaine de travail. Parmi eux, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui milite activement pour une réduction du temps de travail mais aussi l’ONU qui estime qu’adopter une semaine plus courte présente de nombreux avantages.
Les avantages pour les salariés
Lors de cette semaine de 4 jours, les salariés ont l’occasion de trouver un meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle. Ce jour en plus est l’opportunité de passer du temps en famille, de se consacrer au sport et poursuivre ses projets personnels. Cela leur permet aussi de prendre soin de leur santé mentale.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon l’ONG 4 Day Week Global, 78% des salariés sont plus heureux et moins stressés. Du fait de cet équilibre intérieur, les salariés sont davantage concentrés et la marge d’erreurs ou d’accidents de travail est considérablement amoindrie. En 2021, « 38% des salariés dans le monde étaient en arrêt maladie » et la semaine de 4 jours a démontré une réduction des arrêts maladie.
Les avantages pour votre entreprise
Les entreprises qui mettent en place cette semaine réduite voient une amélioration de la productivité car les salariés sont plus en forme et autonomes. Travailler moins mais travailler mieux ! De fait, l’absentéisme baisse. Selon l’Institut Sapiens, l’absentéisme coûterait environ 108 milliards d’euros à la France. La semaine de 4 jour est une réelle source de motivation.
Avec ce mode de fonctionnement, vous pouvez favoriser le recrutement : la semaine de 4 jours est un argument de taille ! Surtout pour la nouvelle génération. Un plus pour votre marque employeur !
En plus de cela, elle est bénéfique à l’environnement puisqu’elle permet de réduire l’empreinte carbone avec la limitation des déplacements. Un atout pour les entreprises engagées dans la démarche RSE. Une étude anglaise a démontré que passer à la semaine permettrait de réduire l’empreinte carbone annuelle du Royaume-Uni de 127 tonnes d’ici 2025.
Les inconvénients
Face au charme de cette semaine de 4 jours, on se doit de noter tout de même les inconvénients. Certaines entreprises décident de mettre en place les 35 heures sur 4 jours ce qui rend les journées trop longues. Ce rythme effréné peut être difficile à suivre. De même, la charge de travail peut être source de stress puisqu’elle ne diminue pas avec la réduction de la semaine. Cela nécessite une réorganisation des plannings, du travail et du management.
La semaine de 4 jours en pratique
Plusieurs pays ont mis cette semaine de 4 jours à l’épreuve. L’Islande est le premier pays précurseur.
L’expérience islandaise
L’Islande a réalisé une étude entre 2015 et 2019 où elle a instauré une semaine de 4 jours avec le même salaire. 2500 personnes se sont laissées tentées. Les résultats ont monté que les collaborateurs étaient « moins stressés, plus reposés et plus productifs ».
L’Écosse
Cette année, le pays relève le défi de réduire la semaine de 20% tout en maintenant la rémunération des salariés. C’est le parti national écossais qui est à l’origine de la mesure et compte soutenir les entreprises volontaires de 11,6 millions d’euros.
Et en France ?
Plusieurs entreprises ont intégré la semaine de 4 jours à leur fonctionnement (LDLC, IT Partner…) mais cela reste encore moindre. D’ailleurs, Elisabeth Borne lorsqu’elle était encore Ministre du Travail estimait qu’on ne pouvait imposer une telle mesure. Elle laissait le choix aux entreprises.