03Avr

Les salariés « boomerang » décrivent une nouvelle tendance qui émerge depuis peu. Ces salariés ont initialement quitté leur poste afin de faire évoluer leur carrière professionnelle, puis ont par la suite décidé de réintégrer leur ancienne entreprise. 

Une étude réalisée en 2022 a montré que la « France compterait ainsi 13 % de salariés ayant réintégré leur entreprise, aujourd’hui appelés « salariés boomerang » ». LinkedIn a également mis en avant qu’en 2019, « seul 1,75 % des salariés qui avaient changé de poste avaient suivi cette trajectoire, contre 2,38 % en 2022 ». Cette tendance peut être une bonne chose pour l’entreprise et le salarié, à quelques conditions toutefois qui permettront le bon succès de ce retour en entreprise. 

Réembaucher un ancien salarié, un phénomène en pleine expansion 

Une étude réalisée par LinkedIn a montré que les salariés sont de plus en plus à revenir travailler chez leur ancien employeur. Les recruteurs, eux, ont davantage de facilité à réembaucher un ex-collaborateur. 

Une tendance initialement anglo-saxonne….

Suite à la pénurie de talents due au phénomène de grande démission dans les pays anglo-saxons, recruter un « salarié boomerang » semble être LA solution. Comme le note la BBC, « more and more workers are going back to companies they left », les anciens collaborateurs réintègrent leur ancienne entreprise. Ce phénomène est d’ailleurs encouragé par certaines entreprises qui souhaitent réembaucher leurs anciens salariés ayant alors acquis de nouvelles compétences. 

Qui prend ses marques en France également ! 

Mais ce phénomène semble arriver en France également. Le baromètre LinkedIn de l’emploi a démontré lors d’une enquête publiée en février 2023 que « la part des salariés français qui ont changé d’employeur, et qui sont revenus travailler dans une entreprise ou une organisation pour laquelle ils avaient déjà travaillé, a augmenté de 36 % en trois ans ». 

Cela s’explique par la pandémie, qui a pu précipiter les choix de certains salariés qui ont ainsi regretté leur démission par la suite. De plus, dans certains cas, « les salarié.e.s boomerang ont démissionné car ils ont dû déménager, ont fondé une famille ou encore n’ont pas pu refuser une offre d’emploi surprise leur permettant de se développer professionnellement. Et puis, en dehors de ce contexte particulier, les réseaux sociaux ont aussi contribué à densifier le phénomène en offrant la possibilité aux entreprises de rester en contact avec leurs anciens salarié.e.s (…) » 

Bien que la France demeure le pays où « le taux de collaborateurs boomerang est le plus bas » parmi tous les pays sondés, les modèles sont sur le point d’évoluer car il y a plus de compréhension et de tolérance face aux départs. 

Rémi Malenfant estime que l’on est « qu’au début de la vague des salariés boomerang chez nous. D’autant que la nostalgie de leur emploi précédent est présente chez les démissionnaires français »

Le cas de Julie Recalde, salariée boomerang 

Julie Recalde, interviewée par Welcome the Jungle est un exemple parfait de cette tendance en vogue. Elle a initialement quitté la société Mazars en 2013, après trois ans en son sein en tant que chargée d’audit financier, pour une mission humanitaire en Afrique. L’associatif fut pour elle une réelle désillusion.

En 2021, elle décide de revenir et devient Responsable efficience et innovation RH. Ce qui lui manquait le plus : ses collègues et la diversité de ses missions. Pour elle, la culture d’entreprise est l’élément primordial

Réembaucher un ancien salarié, oui ou non ? 

Réembaucher un salarié boomerang est un véritable pari pour les entreprises, mais en vaut-il le coup ? 

Pourquoi réembaucher un salarié boomerang ? 

Les côtés positifs d’une réembauche est d’avoir un salarié au préalable familiarisé avec votre culture d’entreprise. Vous perdez donc moins de temps à le former et lui présenter votre structure. 

Cependant, il faut veiller à faire un « bilan » afin de lui poser les bonnes questions, pour s’assurer qu’il comprenne les nouveaux enjeux liés à votre entreprise depuis son départ. De même, vous devez prendre conscience des nouvelles attentes de votre ex-collaborateur afin de limiter le risque qu’il parte de nouveau. Un véritable travail se joue ici ! 

Les conditions pour réembaucher un ancien salarié 

Auparavant, les ruptures de contrat pouvaient être perçues comme une trahison par l’employeur. Mais les choses évoluent et de plus en plus d’employeurs sont prêts à réembaucher leurs anciens collaborateurs et y voir une opportunité. 

Audrey Richard, président de l’ANRDH, trouve que « c’est toujours très riche de voir revenir quelqu’un. Parce que la personne a acquis une autre expérience, a enrichi ses compétences, s’est confrontée à un autre écosystème, elle peut potentiellement enrichir l’entreprise avec son réseau. En même temps, cette personne a l’avantage de connaître la culture de l’entreprise, ce qui favorise son intégration. Elle n’aura pas à faire cet effort et sera plus rapidement opérationnelle ». 

Le critère indispensable est donc la transparence du côté du salarié, qui doit expliquer son parcours antérieur et ce qu’il peut désormais apporter à l’entreprise.

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